On en parle beaucoup dans l’actualité, mais connaissez-vous vraiment la région Nord-Pas de Calais-Picardie ? J’ai la chance d’y vivre depuis de très longues années en allant de ville en ville. Malgré les préjugés, c’est une région riche que je vais vous présenter en mettant l’accent sur sa dimension européenne.
Géographie
La région Nord-Pas de Calais-Picardie se situe au nord de la France entre trois capitales européennes : Paris, Londres et Bruxelles. Elle est formée par la fusion prévue au 1er janvier 2016 de deux régions françaises : le Nord-Pas de Calais et la Picardie.
Elle compte cinq départements : l’Aisne, le Nord, l’Oise, le Pas de Calais et la Somme. Sa population particulièrement jeune s’élève à 6 millions d’habitants et sa superficie à 32 000 km² environ.
Histoire
La région Nord-Pas de Calais-Picardie a toujours été une terre de passage. Elle a vécu de nombreuses invasions au fil des siècles. Nous pouvons citer la ville de Dunkerque en exemple, qui a réussi l’exploit le 25 juin 1658 d’être espagnole le matin, française à midi et anglaise le soir.
La région a également souffert de la guerre. Les plus marquantes resteront la Première puis la Seconde Guerre mondiale.
Économie
L’agriculture occupe une place importante dans l’activité économique de la région, avec notamment la culture de la betterave, de la pomme de terre, des céréales, de l’endive et des choux de Bruxelles.
Les autres points forts de l’économie de la grande région sont l’automobile, la grande distribution, la vente par correspondance, l’agroalimentaire et la métallurgie. L’aéronautique est également présente grâce à Méaulte où l’Airbus A380 est en partie construit.
La région Nord-Pas de Calais-Picardie encourage l’innovation avec plusieurs pôles de compétitivité implantés sur son territoire. L’Union européenne soutient la recherche menée dans la région sur la chimie du végétal qui se révèle être prometteuse pour remplacer à terme le pétrole.
Enfin, grâce à ses sites naturels et son riche passé historique, la région attire les touristes. Les visiteurs les plus nombreux sont les Néerlandais, les Britanniques, les Belges et les Allemands. Le tourisme d’affaires dans la région est en croissance.
Échanges
L’interaction entre la nouvelle région et ses pays voisins est primordiale pour le développement de ses activités. Elle dispose d’un réseau important pour les transports : l’Eurostar et le Thalys relient entre elles Paris, Lille, Londres, Bruxelles, Amsterdam et Cologne; le Tunnel sous la Manche entre Calais et Douvres et différentes liaisons en ferry relient la France à l’Angleterre ; la région est traversée par plusieurs autoroutes qui mènent en Belgique ; enfin, le projet de Canal Seine-Nord Europe entre l’Oise et le Nord sera cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 42%, ce qui représente près d’un milliard d’euros.
De nombreuses entreprises étrangères s’implantent dans la région comme Toyota, Coca-Cola, Volkswagen, Amazon, MBK, etc.
Enfin, de nombreux travailleurs traversent quotidiennement la frontière entre la France et la Belgique ou se rendent en Angleterre : ils sont près de 39 000 aujourd’hui.
Culture
La culture est très présente dans la région. De nombreux tournages de films y ont lieu comme « Bienvenue chez les Ch’tis », « La Vie d’Adèle », « Welcome », les séries TV « Tunnel », « Le P’tit Quinquin », etc.
De nombreux musées existent dans la région comme celui du Louvre-Lens, la Piscine à Roubaix, le LaM (Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut), l'Historial de la Grande Guerre à Péronne, la Coupole (musée de la Seconde Guerre mondiale et du début de la conquête spatiale) à Helfaut, etc.
Son patrimoine est riche avec son bassin minier, ses beffrois et la Cathédrale d’Amiens inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco.
La création artistique est particulièrement soutenue avec des résidences d’artistes et des subventions. Des festivals comme le « Main Square Festival » à Arras et « Rock en Stock » à Étaples, ou le Festival International des Arts de la Rue « Fête dans la ville » à Amiens.
Europe
La région Nord-Pas de Calais-Picardie ne peut pas aller sans l’Europe, et inversement. L’ « Eurorégion de Bruxelles-Capitale, Vlaanderen, Kent, Nord-Pas de Calais, Wallonie » en est le meilleur exemple. En 1987, l’Eurorégion Transmanche entre le Nord-Pas de Calais et le Kent en Angleterre voit le jour dans le cadre de la construction du futur Tunnel sous la Manche. Les partenaires belges rejoignent le projet en 1991. Le but est renforcer la coopération entre les cinq régions en travaillant sur des projets communs.
Avec l’émergence des programmes INTERREG pour la coopération territoriale européenne, l’Eurorégion est dissoute en 2003. La région Nord-Pas de Calais-Picardie est impliquée dans quatre programmes INTERREG :
- INTERREG V A Deux Mers
- INTERREG V A France-Manche-Angleterre
- INTERREG V A France-Wallonie-Vlaanderen
- INTERREG V B Europe du Nord-Ouest.
Enfin, la nouvelle région bénéficie de différents fonds européens comme le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Pour la période 2014-2020 au titre du FEDER et du FSE, le Nord-Pas de Calais obtiendra près de 840 millions d'euros et la Picardie près de 300 millions d’euros.
Pour conclure
Cet article souligne avant tout les forces de la région Nord-Pas de Calais-Picardie. La situation est loin d’être idéale et de nombreux défis sont à relever comme dans d’autres régions. La nouvelle région n’a plus qu’à tirer profit de ses points forts pour les transformer en opportunités, en confirmant sa place au sein de l’Union européenne et en coopérant toujours plus avec ses pays voisins.
Sources :
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